Perspectives
« Ô Cameroun », mais « haut Cameroun » aussi. S'il est vrai que nos racines plongent très loin dans le passé et que nos pieds foulent le sol du présent, notre regard doit résolument se tourner vers l'avenir : vers l'avant et vers l'avenir. Si hier est notre enseignant et aujourd'hui le miroir dans lequel nous nous regardons, que demain soit notre destination. Si hier est notre mère ou notre père et aujourd'hui notre sœur ou notre frère, que demain soit notre magnifique enfant. Oui, hier a été. Oui, aujourd'hui est. Oui, demain sera et nous devons œuvrer à ce qu'il soit meilleur qu'aujourd'hui. Cependant, demain commence déjà aujourd'hui.
Soyons donc aujourd'hui des artisans de l'avenir, des artisans d'un Cameroun à venir. Visons un idéal élevé pour le Cameroun, visons l'excellence. Ce ne sont ni le potentiel, ni l'inventivité, ni la créativité qui manquent dans notre pays. Cependant, ces grands atouts ne pourront donner des résultats visibles qu'à condition qu'il y ait en amont un réel travail d'organisation, de planification, de coordination, d'encadrement.
Dans un Etat, cette tâche incombe au gouvernement. Il est de la responsabilité du gouvernement de créer les conditions pour des rapports sains entre tous les Camerounais. Il doit notamment veiller à ce qu'à l'intérieur de la république les citoyens se sentent écoutés et non ignorés ; qu'ils se sentent estimés, valorisés, respectés et non méprisés, considérés de haut. Chaque citoyen doit se savoir important au sein de la nation. Aucune contribution ne doit être ignorée ou sous-estimée.
Un fait d'une importance non négligeable mérite d'être mentionné ici. Le cameroun fait partie de la zone Afrique centrale. Cependant, étant situé sur la côte occidentale de l'Afrique dans le golfe de guinée, le Cameroun de part sa position géographique est également un pays de l'Afrique de l'ouest et il n'est d'ailleurs pas rare de le voir mentionné comme tel. Pour cette raison, tout membre de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) qu'il est, le Cameroun devrait songer à frapper à la porte de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et rejoindre ainsi le Nigeria, le Niger, le Ghana, le mali, le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Cap-Vert, la Côte-d'Ivoire, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, la Sierra Leone, la Gambie qui sont aussi notre famille géographique et culturelle. Ainsi nous aurons fait un pas de plus vers cette Afrique unie que nous souhaitons construire.
En fait, que le Cameroun ne fasse pas partie de le CEDEAO pourrait même être perçu comme une anomalie. En fin de compte, mon sentiment est que la situation actuelle que traverse le Cameroun n'est pas une fatalité. Comme pour tout problème des solutions existent également pour le cas du Cameroun. Instruits des expériences du passé et témoins du présent, travaillons ensemble à bâtir notre futur. Que chacun d'entre nous devienne la graine destinée à devenir le magnifique arbre du Cameroun aux fruits nombreux et savoureux. A l'avenir, le Cameroun devra être une référence de qualité. En tant qu'Africains nous devons étendre nos horizons et commencer à envisager notre rôle dans l'histoire du monde.