Réciprocité
Il convient de marquer un arrêt sur les relations qui lient ou doivent lier Africains du continent et Africains de la diaspora née de l'esclavage afin d'en tirer un maximum d'enseignements possibles.
D'emblée, pour les Africains de la diaspora, l'Afrique est la terre ancestrale, les racines, l'origine. Les Africains du continent représentent les frères et les sœurs qui sont restés, la famille qui n'a pas été capturée. Mais qu'en est-il des Africains restés en Afrique ? Que représentent pour eux les Africains de la diaspora ? C'est là que les choses deviennent intéressantes et ouvrent des perspectives peut-être inattendues. C'est vrai que les Africains des Antilles, de Cuba, d'Haïti, da Bahia au Brésil, de la Jamaïque, du Canada, du Portugal, de la Colombie, de l'Equateur, du Vénézuéla, des Etats-Unis, du Pérou, du Honduras, du Panama, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Danemark, de la Russie... sont des enfants de l'Afrique, la famille volée à l'Afrique.
Mais si alors ils représentent les fils et les filles de l'Afrique, d'un autre côté cela revient à dire qu'ils sont les représentants actuels des ancêtres déportés, autrement dit, ils sont les ancêtres emmenés il y a des siècles, avec des noms changés sans doute, ces noms que les esclavagistes attribuaient aux Africains afin d'en faire leurs propriétés à vie. On ne les appelle plus c'est vrai Touré, Ajovi, Mavumbu, Doumbé, Diallo, Nono, Cissé, Mojo, Conté, Keïta, Ngono, Amon, Kofi, Ela, Muto, Mba, Sango, Nany, Mandla, Olatunji, Wassi, Kabongo, Ada, Ruwenzi, Mengistu, Kaba, mais il s'agit bien d'eux et de personne d'autre. De même il faudrait savoir que plusieurs parmi eux ont recommencé à être Kwame Touré, Ama Mazama, Molefi Asante, Kwesi Mfume, Sekou Odinga, Runoko Rashidi, Marimba Ani (acclamations et applaudissements !). Les Africains de la diaspora sont dans un sens les ancêtres des Africains restés sur le continent, ces ancêtres que les bateux négriers ont emporté loin de chez eux. De prime à bord cela peut sembler absurde. Cependant, à bien y regarder, la chose ne devrait pas vraiment surprendre.
Ainsi, si ceux qui sont restés sur le continent représentent les ancêtres restés en Afrique, ceux qui ont été enlevés pour leur part sont aussi les ancêtres emportés loin de l'Afrique. Cela est donc valable dans les deux sens, et il est plus que temps que les Africains des deux côtés s'en souviennent.
Stevie Wonder
D'emblée, pour les Africains de la diaspora, l'Afrique est la terre ancestrale, les racines, l'origine. Les Africains du continent représentent les frères et les sœurs qui sont restés, la famille qui n'a pas été capturée. Mais qu'en est-il des Africains restés en Afrique ? Que représentent pour eux les Africains de la diaspora ? C'est là que les choses deviennent intéressantes et ouvrent des perspectives peut-être inattendues. C'est vrai que les Africains des Antilles, de Cuba, d'Haïti, da Bahia au Brésil, de la Jamaïque, du Canada, du Portugal, de la Colombie, de l'Equateur, du Vénézuéla, des Etats-Unis, du Pérou, du Honduras, du Panama, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Danemark, de la Russie... sont des enfants de l'Afrique, la famille volée à l'Afrique.
Mais si alors ils représentent les fils et les filles de l'Afrique, d'un autre côté cela revient à dire qu'ils sont les représentants actuels des ancêtres déportés, autrement dit, ils sont les ancêtres emmenés il y a des siècles, avec des noms changés sans doute, ces noms que les esclavagistes attribuaient aux Africains afin d'en faire leurs propriétés à vie. On ne les appelle plus c'est vrai Touré, Ajovi, Mavumbu, Doumbé, Diallo, Nono, Cissé, Mojo, Conté, Keïta, Ngono, Amon, Kofi, Ela, Muto, Mba, Sango, Nany, Mandla, Olatunji, Wassi, Kabongo, Ada, Ruwenzi, Mengistu, Kaba, mais il s'agit bien d'eux et de personne d'autre. De même il faudrait savoir que plusieurs parmi eux ont recommencé à être Kwame Touré, Ama Mazama, Molefi Asante, Kwesi Mfume, Sekou Odinga, Runoko Rashidi, Marimba Ani (acclamations et applaudissements !). Les Africains de la diaspora sont dans un sens les ancêtres des Africains restés sur le continent, ces ancêtres que les bateux négriers ont emporté loin de chez eux. De prime à bord cela peut sembler absurde. Cependant, à bien y regarder, la chose ne devrait pas vraiment surprendre.
Ainsi, si ceux qui sont restés sur le continent représentent les ancêtres restés en Afrique, ceux qui ont été enlevés pour leur part sont aussi les ancêtres emportés loin de l'Afrique. Cela est donc valable dans les deux sens, et il est plus que temps que les Africains des deux côtés s'en souviennent.
Stevie Wonder